[tribune] Défrichement photovoltaïque – ces choses qu’on ignore…
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Richard Fay, ancien Crussien et maintenant Stéphanois, nous fait parvenir ce complément d’information sur les enjeux économiques et fiscaux de l’implantation photovoltaïque industrielle par l’opérateur Boralex, qui a marqué l’actualité récente du village.
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Petit a
L’électricité photovoltaïque produite va être rachetée à un prix bonifié à Boralex, un prix préférentiel avec nos sous, via la contribution au service public d’électricité (CSPE voir sur votre facture). En clair Boralex est subventionné par le service public.
Petit b
Les arbres coupés et déchiquetés en plaquettes sont destinés aux chaufferies, ou aux centrales à biomasse de production électrique. Ce broyat est appelé biomasse ligneuse primaire, c’est ce qui sort de la forêt sans être transformé dans les filières de bois d’industrie ou de bois d’œuvre. Jusqu’à aujourd’hui cette biomasse primaire est considérée comme « durable », et à ce titre bénéficie de financements publics. Il y a à parier que le propriétaire de la machine qui fait les plaquettes en a profité. En chaufferie elle donne accès aux financements « verts » pour l’investissement, et en production électrique elle donne droit au rachat avantageux du kW. Voyez vous c’est encore avec nos sous, c’est-à-dire que pour la même opération « propre » c’est une deuxième injection d’argent public.
Petit c
Le bilan carbone de la production photovoltaïque et celui de l’utilisation de la biomasse primaire sont comptabilisés à l’actif des énergies renouvelables. Ainsi ils s’additionnent dans nos bilans vertueux. En clair cette opération de suppression d’un puits de carbone est comptabilisée deux fois au titre de la protection du climat. C’est dingue, non ?
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J’ai été un peu long, mais ce n’est pas simple aussi. Crussiennes, Crussiens, Moularaines, Moularains, réjouissez vous avec les édiles de Cruis. La CSPE, cet impôt que vous versez, enrichit les actionnaires de Boralex, et accessoirement profite à la commune de Cruis, tandis que la destruction supposément vertueuse de votre paysage et de la forêt enjolive notre bilan carbone.
Richard Fay
Note : La commission de l’environnement du Parlement européen vient de proposer que cette biomasse primaire ne soit plus considérée comme durable. Espérons que cette initiative saluée par les écolos ne soit pas ratiboisée au moment du vote par les lobbys des gros exploitants et ceux des gros propriétaires forestiers.