[reportage] Commission développement durable : compte rendu
Par collaboration spéciale, notre correspondant Dana Silk, de Cruis, expert en questions environnementales, nous rend compte de la commission thématique intercommunale sur le développement durable qui s’est tenue hier, le 21 septembre, à Niozelles.
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J’ai assisté à la Commission développement durable à Niozelles mais c’était plutôt une Commission environnement des années 80 : déchets, recyclage, eau, mobilité. Présidé par Michel Dalmasso, élu de Forcalquier et vice-président (délégué au développement durable, économique et numérique) de la ComCom, il n’y avait que quatre ou cinq citoyens si on ne compte pas les quatre (?) employés de la ComCom et trois ou quatre maires (dont n’était pas celui de Cruis) – il n’y eut pas de présentations car tout le monde se connaissait, sauf moi. Bien entendu les maires ont beaucoup parlé, les employés presque pas, et la seule citoyenne qui parlait très bien était l’ancienne adjointe pour l’environnement de Forcalquier.
En bref, il y aura une modernisation (comprendre centralisation) des centres de recyclage pour essayer d’améliorer les taux de recyclage qui sont très bas en Provence. D’après la présentation et la discussion, il paraît que la faute en est aux consommateurs et non aux systèmes de production, transport et consommation. Il n’y aura aucun effort en amont consenti par la ComCom pour réduire la (grande) distribution des emballages car « cela relève des compétences des pouvoirs publics » – des pouvoir que la ComCom n’a pas, il faut croire. Après avoir fréquenté Casino depuis 8 ans sans jamais avoir vu un seul bac de recyclage utilisé, j’ai appris qu’ils sont bien cachés derrière l’entrée des employés car c’est un terrain privé et la ComCom n’est pas en mesure d’imposer un meilleur emplacement. Les suggestions pour avoir des sacs poubelles transparents ou faire peser les déchets (car ici on parle de la « gestion des déchets » non pas de leur valorisation et encore moins de leur diminution) furent gentiment repoussées tout comme la suggestion d’augmenter la taxe de séjour pour faire payer l’amélioration des pratiques de recyclage par les touristes.
Pour la qualité de l’eau, le maire de Lurs s’est plaint des pics de pollution suite aux mauvaises pratiques agricoles sur les rives de la Durance. Mais au lieu de s’attaquer aux causes il prône la captation de l’eau du Verdon.
Pour l’éclairage public, il y aura encore plus de LEDs et de lumière la nuit car le nouveau Président de la ComCom a annulé les mesures d’économie d’énergie à Forcalquier.
Pour la mobilité, il y aura des applications pour augmenter le covoiturage et une réflexion sur un réseau pour les vélos électriques – l’enjeu de la gare de La Brillanne, menacée de fermeture, n’a pas été évoqué.
Enfin, on a appris que la ComCom a des compétences pour « la gestion concertée des massifs forestiers » mais qu’elle ne les a jamais ou rarement utilisées.
J’ai eu le sentiment que mes questions et suggestions n’étaient pas bienvenues, et qu’on me répondait de haut, malgré mon expérience en ce domaine.
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A cette lecture on comprend principalement deux choses. D’une part, l’approche de l’intercommunalité en matière de développement durable est à la fois désuète, ne cherchant absolument pas à identifier et traiter les causes des problèmes, et inefficiente, certaines mesures allant carrément à l’encontre des objectifs universellement reconnus (cf. l’éclairage). D’autre part, l’ouverture de ces commissions thématiques semble procéder de la démagogie plus que de la démocratie, compte tenu du peu de cas qui est fait des apports du public.
Ce double constat est infiniment regrettable. Tâchons de suivre ce que donneront les prochaines commissions, détaillées dans cet article. Les rapporteurs volontaires, comme M. Silk, sont évidemment bienvenus et nous encourageons fortement la démarche.
Au passage, on note que le développement durable ne semble pas être, pour notre maire et son conseil municipal, un enjeu méritant qu’on se déplace à Lurs. Regrets profonds, ici aussi.
La criminalité nocturne à Forcalquier a t elle flambé au point de justifier le rallumage de l’éclairage public ?
Bonjour, je suis bien sûr contre la sur-consommation électrique de nuit dans nos communes. Malgré cela, j’avais à l’époque de l’extinction des éclairages à Forcalquier pointé que ce n’était pas judicieux dans certains quartiers déjà très sombres: Route de la gare, quartier HLM par exemple. D’autre part, l’éclairage sur le Bd de la République était déjà très mauvais: circuler à 20h en décembre par un temps pluvieux, s’avérait dangereux, j’en faisais l’expérience puisque mon travail se terminait à 20h.
Donc, ce n’est pas une question de criminalité mais plutôt de bon sens en essayant de mettre en place un éclairage solaire bien entendu.