[dossier] Cruis, village fleuri !
Le statut « Village Fleuri »
Comme chacun sait, Cruis est homologué « Village Fleuri » – sur quatre fleurs possibles, on nous en a accordé deux. Se prévaloir d’un tel label est un vrai plus pour le village et la qualité du cadre de vie communal. Pour l’obtenir, un travail de longue haleine a été nécessaire, demandant l’établissement d’un projet bien ficelé.
Les candidatures sont jugées par le CNVVF :
Il est intéressant de prendre connaissance des critères d’obtention et des objectifs de ce label. En consultant le site de « Villes et Villages Fleuris » et en particulier la page sur les missions du label, on peut se rendre compte que ces missions ont bien évolué au fil du temps, en intégrant notamment les enjeux du développement durable. En effet, les aspects sociaux, environnementaux, économiques et culturels y tiennent aujourd’hui une place importante.
La page précitée sur les missions liste un ensemble de thématiques commentées et illustrées. Certaines concernent plus particulièrement les villes mais la grande majorité s’applique aussi aux villages. Pour vous donner une idée, voici ci-dessous la liste de ces critères dans leur ordre d’apparition sur cette page. Nous vous invitons à la consulter pour le développement de chaque critère.
Les missions du CNVVF
Les (nombreuses) missions du CNVVF :
• Favoriser la pratique d’activités sportives
• Accompagner les collectivités
• La biodiversité : une cause nationale ?
• 22 avril : Journée mondiale de la Terre
• Créer des lieux de vie
• Favoriser les déplacements doux
• Un outil au service de la nature
• Préserver les ressources en eau
• Découvrir la biodiversité
• Encourager la cohésion sociale
• Une aventure collective
• Un outil au service du bien-être de tous
• Des « Fleurs » recherchées !
• Protéger les insectes
• Investir pour l’avenir
• Embellir le patrimoine
• Réduire les effets du réchauffement climatique
• Une passion commune
• Un atout pour la santé des citoyens
• Un attrait touristique
• Un outil de progrès
• Sauvegarder la faune et la flore
• Développer l’attractivité locale
• Valoriser l’identité des territoires
• Préserver les ressources naturelles
• Participer à la sauvegarde de la biodiversité
• Le végétal, source de bien-être
• Lutter contre les pollutions chimiques
• Proposer un outil de management
• Participer au bien-vivre ensemble
• Développer l’économie locale
• Favoriser le lien social et la pédagogie
• Valoriser le patrimoine horticole
• Évoluer grâce à un outil transversal
• Lutter contre les pollutions urbaines
On voit qu’il ne s’agit plus simplement d’installer des jardinières dans les rues du village. Les grands axes principaux reprennent les problématiques actuelles du réchauffement climatique, de l’écologie et du vivre ensemble. La simple démarche du « tout fleuri » est bel et bien révolue. Le fleurissement est aujourd’hui un acte réfléchi avec beaucoup d’idées à disposition et de solutions pour agrémenter le cadre de vie communal. Si un projet de fleurissement doit avant tout être adapté à la taille de la commune et à ses moyens financiers et techniques, il n’en reste pas moins que les projets peuvent être bien différents suivant les priorités qui leur sont fixées. Ce n’est donc pas seulement une question d’argent mais aussi de volonté politique.
Suivent quelques pistes de réflexion sur ce sujet qui pourraient être applicables à Cruis.
Considérations écologiques
Une première question : les enjeux écologiques du territoire sont-ils pris en compte à Cruis ? N’est-ce pas un engagement pour l’avenir que de préserver la biodiversité (protection de la faune et de la flore, sensibilisation du public aux enjeux environnementaux…) ? Ne faut-il pas se préoccuper des ressources naturelles (gestion raisonnée de l’eau, choix des plantes d’ornement, mise en place du zéro phyto, valorisation des déchets…) ?
On peut se demander par exemple si la culture de fleurs qui sont à renouveler chaque année, est intéressante. Ou encore si la culture en pots de plastique, chauffant au soleil et demandant un arrosage fréquent, est le bon choix – certainement économique au départ, mais en termes de durabilité ? Cette année, chacun aura remarqué leur absence sur la départementale, dans la traversée du village. Renseignement pris auprès de la mairie, c’est la crise sanitaire qui a incité la commune à réduire ces plantations pour faire face à une baisse potentielle de ressources – ce qui confirme l’enjeu de l’entretien lié à ce fleurissement.
Un cas d’espèce : le débroussaillage et l’élagage des routes et des chemins de la commune. Au printemps 2018, des habitants ont voulu alerter sur les dégâts causés par l’usage d’une épareuse utilisée pour élaguer – déchiquetant à tort et à travers les arbres sans souci de la végétation restante et dégageant une bande inutilement large.
Ils ont alors réagi en adressant une lettre à la mairie dénonçant ces pratiques. Depuis, la mairie ne plus fait appel à l’entreprise à laquelle l’élagage était confié et prend elle-même en charge cette tâche qui, du coup, est moins destructrice. Il arrive encore que des branches d’arbres soient laissées en lambeaux, ce qui est la porte ouverte à toutes sortes de maladies et constitue un risque d’incendie.
Il suffirait maintenant de faire un second passage rapide à la tronçonneuse, après l’épareuse de la commune, pour couper proprement ces branches.
Le cas de la forêt
Plus récemment, comme on peut le lire dans la tribune « La forêt est fragile » publiée dans nos pages, de mauvaises pratiques de certains forestiers portant atteinte à notre hêtraie sont dénoncées : couloir de débardage de largeur excessive, ornières démesurées sans remise en état, bois stocké sur des arbres vifs… Du reste, notre maire en convient lui-même dans son bilan de la mandature précédente, en admettant que « la forêt avait été saccagée », « les chemins d’accès abîmés », etc. Dans ce document, ses promesses vont dans le bon sens, en privilégiant l’environnement par rapport à la rentabilité à court terme – ce qui, dans l’esprit durable, devrait être plus rentable à long terme. Le projet de diviser les contrats de coupe pour en faire des plus petits et les attribuer à nos forestiers locaux est certainement, aussi, une bonne idée – avec, pour le coup, un surcroît de rentabilité indirecte pour la commune.
Le lien social
Une autre question, non moins importante : le projet favorise-t-il le lien social ? Outre l’embellissement de la commune ou la mise en valeur du patrimoine, n’est-ce pas un enjeu intéressant que de définir un cadre de partage et d’échange pour des projets collectifs autour du thème du jardin (plantation avec les enfants de l’école, créations de carrés potagers, mise à disposition d’un terrain pour jardiner, atelier de jardinage, bourse aux plantes…) ? La seule appropriation du projet par la population, par exemple lors d’une réunion publique, constituerait une innovation au village.
La commune de Cruis n’a rien engagé dans ce sens à notre connaissance, reste à savoir si des personnes sont intéressées. Si c’est votre cas vous pouvez en parler à notre maire ou à nos conseillers en charge du label « Villes et Villages Fleuris », du cadre de vie ou encore de l’école et du périscolaire. (Note : pour savoir quels sont les conseillers en charge de ces différents enjeux, il faut se rendre sur cette page du site de la mairie, et cliquer sur le nom de chacun.)
L’initiative citoyenne et les soutiens publics
De nombreux acteurs s’investissent aujourd’hui dans une démarche de développement durable : les institutions nationales, régionales ou départementales mais aussi les professionnels, les mairies et communautés de communes, les associations, les défenseurs de la biodiversité, les écologistes, les habitants… Les acteurs d’un projet sont accompagnés dans leur démarche, des labels définissent les bonnes pratiques – « Villes et Villages fleuris » comme nous venons de le voir mais aussi d’autres tels que, par exemple, le label « EcoQuartier » du ministère de la Transition écologique et solidaire et le ministère de la Cohésion des territoires, que vous pouvez consulter ici.
Parfois avec les moyens du bord, quelques fois beaucoup plus élaborés, parfois à l’initiative d’une commune, parfois à l’initiative de particuliers, ces projets s’élaborent en concertation avec les différents acteurs pour se donner les meilleures chances de réussite de faire vivre et évoluer ces projets. De plus en plus, les élus qui souhaitent dynamiser leur territoire cherchent à impliquer les habitants et à soutenir les démarches citoyennes. C’est ainsi que les projets sortent peu à peu de terre.
L’exemple de Montlaux
Ce printemps, à la sortie du confinement, tout près de chez nous la commune de Montlaux (environ 200 habitants) a mis a disposition un terrain et des cuves d’eau, près du lavoir, pour des jardins individuels ou collectifs.
On note sur cette photo le composteur en bois que notre intercommunalité nous propose au tarif de 30 € – renseignements sur le site de la mairie.
Cela permet à ceux qui n’ont pas de jardin de pouvoir cultiver tout en créant un lieu d’échange, de rencontre et de partage. Par ailleurs, on note à Montlaux, une volonté de développer les filières locales et les circuits courts en encourageant les producteurs locaux dont les pratiques sont respectueuses du vivant et de l’environnement : l’AMAP de Lure (dont on a déjà parlé ici), le P’tit marché de Montlaux (Elise Monier Gireau et sa charcuterie bio, Maya et ses œufs bio aussi).
Notons par ailleurs, chez nos autres voisins de Mallefougasse, « l’épicerie éphémère » (commandes groupées et livraisons) qui témoigne d’une belle solidarité communautaire.
L’exemple de Reillanne
Reillanne c’est un peu plus loin, et plus gros (près de 1 700 habitants en 2017). Un verger villageois y a été créé sur une parcelle communale. 111 arbres fruitiers (16 espèces différentes et 80 variétés) donnés par le Parc du Luberon ont été plantés avec l’aide des services municipaux, d’agriculteurs bénévoles et d’habitants. La récolte de fruits est partagée entre les habitants, l’école, les activités parascolaires… Puis d’autres projets ont suivi : potager, poulailler, ressourcerie…
Aujourd’hui, un projet ambitieux d’« EcoQuartier » est en cours de réalisation. Là aussi, le projet a été développé en concertation avec la population dès la conception à l’aide d’enquêtes menées auprès des citoyens et de présentations publiques des différents étapes du projet.
Comme on peut voir sur le plan ci-dessus, ce projet d’EcoQuartier s’organise autour d’un parc et mêle espaces publics plantés, habitations et locaux d’activités. Des allées permettent d’interconnecter les différents types d’espaces et de rejoindre le centre du village. Conçu de manière écologique, économe et responsable tant du point de vue de la construction que des espaces verts ou du monde animal, c’est un terrain d’expérimentation riche en matière de vie locale durable.
Pour en savoir plus sur ce projet, vous pouvez accéder ici à l’enquête préalable du projet, à sa présentation et à la charte EcoQuartier – sans doute d’une échelle un peu grande pour Cruis, mais où l’on pourrait prendre plein d’idées.
Conclusion
En synthèse, le label « Village Fleuri », dont Cruis peut déjà se prévaloir, incite au développement d’actions communautaires et environnementales portées par la population. Nous voyons près de nous des exemples de communes plus grandes mais aussi plus petites qui favorisent de telles actions, village fleuri ou pas. Nous savons par ailleurs que plusieurs habitants de Cruis seraient prêts à s’investir dans de tels projets.
Alors, y a plus qu’à ?
Ce site d’information n’a pas vocation à porter les projets mais à les encourager et, dans la mesure du possible, les faciliter. Il est à la disposition de ceux qui voudraient développer une idée, la proposer à leurs concitoyens, en discuter dans le forum et/ou en réunion, et appeler à la participation.
Un lien pour aller voter pour un arbre remarquable 2020
https://www.arbredelannee.com/
Le boulot absolument innommable réalisé à la sortie de Cruis vers Montlaux a été effectué par l’agriculteur qui envisage de mettre ses moutons sur cette parcelle.
L’excuse qu’il invoque concernant ce massacre est qu’il doit mettre sa clôture électrique là où il est intervenu.
D’autre part le quartier est sale, cet agriculteur a également brulé des déchets, il en reste un décor affreux à cet endroit, sans oublier également l’espèce de « bidonville » un peu plus bas. Qui contrôle tout ça ???.
Je pense que la mairie aurait dû se manifester devant ces horreurs !
Je voudrais vous faire ici une réponse M. habitant mécontent (et si vous mettiez au moins votre prénom?)
Ce terrain est un terrain privé. Certes l’élagage a été fait en dépit du bon sens il n’en reste pas moins que c’est du PRIVE.
Pourquoi est-ce aussi sale? Parce que tous ceux qui possèdent un chien, l’emmènent dans cette direction et les font se soulager à cet endroit en premier. Franchement, je préfère cette pratique, même si à force, ça fait beaucoup de crottes, plutôt que de voir les animaux se soulager en plein milieu des rues…ce qui est un sport communal vu que certains n’ont pas « la force » d’accompagner leurs animaux et préfèrent leur ouvrir la porte pour qu’ils aillent ensuite seuls se soulager. Vous aurez compris que la propreté de cette portion de route n’est pas de la faute des animaux.
Quant au « bidonville » comme vous l’appelez, il est utilisé par une personne que je connais et qui le « loue » à sa propriétaire. Moi, j’appelle ça un potager, où sont stockés les outils, bâches etc également. Perso, ça ne me dérange pas. Il me dérange plus de voir des canettes, bouteilles plastique ou verre partout le long des routes et en particulier au « jardin public » de Vière où, malgré les 3 poubelles en place, plus les containers à 10m, les personnes abandonnent partout dans les buissons. J’ai personnellement ramassé tous ces déchets pendant le confinement parce que ça m’énerve de voir un lieu que chacun voulait voir exister, se transformer en poubelle à ciel ouvert.