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[mairie] Parole de maire 1/3 : les vœux

[mairie] Parole de maire 1/3 : les vœux

Il arrive qu’on nous parle. Dans l’opacité habituelle de la petite entreprise communale, d’où rien ne filtre, notre maire prend sa plume et brise le silence. Cela s’est produit deux fois depuis février 2022, mais il s’est aussi exprimé une troisième fois dans un autre contexte qui mérite d’être commenté.

Pour rendre le tout plus digeste, nous avons choisi de publier des articles séparés pour chacun de ces trois sujets, qui apparaîtront sur ce site l’un après l’autre.

Cet article est le premier de la série – le second sur la centrale photovoltaïque est ici, et le dernier, sur la position de Cruis quant à la délégation du service de l’eau, .

1/3 Les vœux

Les vœux du maire ont été déposés dans nos boîtes aux lettres début janvier.

Le texte s’ouvre sur la plainte des temps difficiles, des économies forcées qui pèsent sur notre village. Ainsi, il a fallu réduire l’éclairage public (alors que la motivation annoncée était plutôt écologique qu’économique, comme il se doit), priver les résidents de plus de 70 ans de leur petit bon d’achat de 35 € (6 000 euros d’économie sur un budget de plus de 910 000 €, moins de 1% – c’est petit, et cela suppose que pratiquement le tiers des Crussiens ont plus d 70 ans, ce qui serait étonnant), réduire les subventions aux associations (encore une poignée d’euros dont nos associations ont bien besoin), baisser le chauffage sauf à l’école (qu’est-ce qui reste ? la mairie ? l’agence postale ? quelqu’un a remarqué qu’il y faisait froid ?), et se priver d’illumination de Noël (encore des bouts de chandelles)…

Pourquoi cette litanie de mesures qui n’auront virtuellement aucun impact sur les finances de la commune ? Pour justifier les ambitions photovoltaïques ? La taxe foncière (la plus haute du secteur, comme on l’a souvent rappelé) ? Comprenne qui peut. Sur une commune voisine (suivez le regard) où la population est trois fois moindre mais où l’on arrive tout de même à mettre 800 000 € dans de nouveaux bâtiments et 300 000 € dans une sauvegarde patrimoniale, le budget de fonctionnement représente un dixième de celui de Cruis , et la taxe foncière est pratiquement la moitié de la nôtre. Quel est notre problème ?

On nous dit bien, dans le texte, que ces mesures seront insuffisantes – ce qui paraît normal puisqu’elles sont insignifiantes bien que dommageables pour la plupart, d’où leur absence d’intérêt. Et l’on donne comme exemple de charges grandissantes l’augmentation de la consommation électrique pour la station d’épuration. Puis vient l’estocade : la centrale photovoltaïque va régler tout ça – heureusement sinon notre taxe foncière serait augmentée de 25%, faisant de notre village de luxe l’un des plus taxés du département. Mais ce calcul est faux : les budgets de l’eau et principal sont étanches, et la « manne » photovoltaïque ne pourra pas être injectée dans le fonctionnement eau et assainissement – on se trompe, à moins que l’on nous mente. Toutefois, comme on le voit dans les comptes 2022, nous avons suffisamment de marge pour absorber largement (deux fois plus) l’augmentation des coûts d’énergie, qui ne peuvent pas, de toute façon, peser sur le budget de fonctionnement de la commune comme on l’a vu – l’impact de cette augmentation sur nos coûts (éclairage, bons d’achat, etc.) est donc doublement fictif.

On évoque ensuite différents travaux et acquisitions qui procèdent d’aménagements modestes comparés, encore une fois, aux investissements de communes voisines. Certains déplorent que l’acquisition de la grande voûte du magasin Micoulin n’ait pas permis l’implantation plus centrale (et moins routière) du café et de sa terrasse, ce qui aurait donné une place du village plus conviviale, à l’image par exemple d’Ongles ou de Lardiers, plus petites communes dont le cœur est plus vivant que le nôtre. Il paraît que la mairie ne veut pas en entendre parler… Il faut dire, cependant, que l’aménagement de l’épicerie dans ce local est assez réussi.

Regardant devant, et parlant d’avenir, on évoque à nouveau les travaux de l’école, en déplorant l’augmentation des devis. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps ? Il en était déjà question (à titre de promesse) en décembre 2021. Les subventions sont d’emblée acquises pour les projets de ce type. Cet attentisme est inexplicable – et coûtera cher, apparemment.

Enfin d’autres projets sont listés : parking, cimetière, refonte des chemins… On verra à la fin de l’année ce qui restera de ces annonces.

La question de l’eau mérite d’être relevée. On y lit que sur le sujet du « transfert » à la Comcom pour l’eau et l’assainissement, la commune n’a rien à dire. Ce transfert, qui aura pour conséquence la reprise et la gestion de nos infrastructures par l’intercommunalité (dont notre station d’épuration pour milliardaire), paraît effectivement obligatoire à terme. Plusieurs associations d’élus ainsi que notre sénateur (qui a déposé un projet de loi dans ce sens) se battent encore pour s’y opposer, mais cela n’est pas acquis. A la Comcom, on pousse au contraire pour anticiper le transfert d’un an, probablement dans le but d’obtenir de meilleures conditions de la SEM (Société des eaux de Marseille) pour Forcalquier qui lui délègue déjà sa gestion. Notons que cette position a été votée par la majorité du conseil communautaire, dont Cruis, qui ne peut donc pas s’en laver les mains. La question pèse en retour sur une décision importante qui doit être prise prochainement au niveau de l’intercommunalité : le choix de garder la maîtrise de l’eau et de l’assainissement en interne, qu’on appelle « en régie », ou de la déléguer à un prestataire privé, pour une augmentation de la facture des usagers et un moins bon service, comme on le constate dans les communes qui ont fait ce choix. Nous en reparlerons bientôt dans le 3e volet de ces articles.

Enfin on évoque l’évolution prochaine de la collecte des déchets, qui va nous coûter cher. L’enjeu du tri semble évident, mais l’impact de ce nouveau dispositif sur les pratiques des citoyens n’est pas avéré. En réunion publique, questionné au sujet de la pertinence de ce projet, le Président de la CCPFML, David Gehant, avait répondu : « Mais c’est entièrement subventionné ». Le fait que toute subvention, quelle que soit son origine administrative (Europe, Etat, région, département…) puise dans le portefeuille de chacun ne semblait pas l’effleurer.

Et après on dit merci à tout le monde – pas de quoi, bien que Cruis citoyen ne fasse pas partie des associations subventionnées.

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Richard
9 mois passé(e)(s)

bien dit tout ça, merci Cruis-Citoyen.
et juste quand j’atteins l’âge ou j’aurais pu bénéficier du bon d’achat de 35€, voilà que nos élus le suppriment … comme par hasard ! (humour, mais oui je paye encore la foncière à Cruis). Bises